Commençons tout de suite par tordre le cou à une affirmation que l’on lit trop souvent : le GEO n’est pas une approche innovante du SEO utilisant l’intelligence artificielle pour créer automatiquement des contenus optimisés. D’ailleurs nous vous recommandons chaudement de ne pas publier des milliers de contenus générés par de l’IA dans un but SEO, c’est proche de ce que vous pourriez faire de pire.
Mais revenons à nos moutons et définissons ce qu’est vraiment le Generative Engine Optimization.
Jusqu’ici nous connaissions le SEO : un internaute formule une requête et le moteur de recherche lui propose une liste de sites web, classés par ordre d’apparition. Le jeu est alors de positionner son site Internet en haut de la liste (les serps en langage technique) pour attirer le plus de visiteurs possible, et les techniques sont connues et éprouvées (champ sémantique / architecture technique / backlinks / autorité).
Parts de marchés des moteurs de recherche en France : Google absorbe 91,4 % des requêtes, suivi de loin par Bing avec 4,3 % puis Yahoo à 1,28%, Qwant et Ecosia se situant sous la barre des 1% (source Le blog du modérateur)
Aujourd’hui de plus en plus d’internautes vont formuler leurs requêtes sur un agent conversationnel basé sur un moteur d’intelligence artificielle comme Copilot de Microsoft ou un outil hybride tel que Perplexity. Ces moteurs ne renvoient pas une liste de site mais une réponse précise à la question. Pour faire cela ils vont synthétiser de l’information à partir de multiples sources et particulièrement le web et les réseaux sociaux. Et, vous me voyez venir, c’est là que le GEO va entrer en jeu : ils citent leurs sources.
Le but du (nouveau) jeu est donc de faire partie de ces sources et le GEO regroupe l’ensemble des techniques d’optimisation de contenus pour les moteurs de recherche génératifs afin d’être cités dans les réponses qu’ils fournissent aux internautes.
Exemples de réponses fournies par des moteurs génératifs dotés d’IA
• Stratégie de mots-clés : rien de nouveau ici, dans tous les cas il faut savoir détecter les mots-clés pertinents et leurs dérivés pour construire un champ sémantique cohérent.
• Qualité et pertinence des contenus : là aussi c’est vieux comme le forum de WRI (2002, pour ceux qui n’iront pas chercher 😉 ). Ne cherchez pas à référencer des pages pauvres ou des contenus plagiés, ce ne sera pas pérenne et vous aurez juste perdu du temps et des efforts. Un bon référencement se mérite, et il se mérite d’abord et avant tout par la création de contenu de qualité.
• Expérience utilisateur et optimisation technique : la structuration et la présentation des contenus, technique comme visuelle (autrement dit pour les bots autant que pour les lecteurs) est primordiale en GEO comme elle l’a toujours été en SEO. De même qu’une page doit pouvoir être lue avec fluidité, son code doit pouvoir être exploré et analysé facilement par les moteurs, qu’ils soient génératifs ou non.
• Analyse de la data : vous connaissez l’angoisse du référenceur lorsqu’il découvre le taux de rebond ? C’est la même chose en pire dans les moteurs dotés d’IA. En entrainement permanent, ces moteurs se nourrissent du comportement de leurs utilisateurs pour s’améliorer continuellement. Ils analysent donc en finesse et en détail tous ces comportements de la même façon que le fait déjà Google et ajustent leurs résultats en continu.
• Autorité : trustrank, authority score, indice de confiance… Autant de mots valises qui résument une idée : la Fnac passera toujours devant le libraire du coin sur une requête générique comme « roman policier », et même si on peut contourner cela grâce à la longue traîne il est indispensable de travailler à son autorité sur la durée.
• Mouvement et opacité : de même que personne ne connait l’algorithme de Google, aucun moteur génératif ne publiera ses critères (ce serait de tout façon la porte ouverte au spam massif), et de même que l’algo de Google est mis à jour régulièrement (et de plus en plus en continu), les moteurs dotés d’IA sont amenés à évoluer très rapidement. Une veille s’impose donc ici encore plus qu’ailleurs.
• Hiérarchisation : les moteurs dotés d’IA ont besoin de hiérarchiser des informations pour les synthétiser et générer des réponses rapides et complètes. Il faudra donc encore plus qu’avant travailler la pertinence contextuelle, la construction et la profondeur du contenu
• Contextualisation : on est ici sur la richesse des contenus qui devront être non seulement argumentés mais aussi sourcés et illustrés de références et de citations.
• Compréhension : on parle ici du besoin de l’utilisateur. Les moteurs génératifs vont lui proposer une réponse nuancée et précise qui va au delà de l’analyse de mots-clés. Il faut donc anticiper les bonnes questions si l’on souhaite être cité dans les réponses.
• Tracking : de nombreux outils nous permettent de suivre nos positions dans les SERPs en se basant sur des mots-clés. Les choses vont être nettement plus compliquées, en tout cas dans un premier temps, pour suivre avec précision la multitude de requêtes qui peuvent générer du trafic via les moteurs génératifs. Mais nul doute que ces outils sont déjà en développement dans un garage ou dans un openspace 😉
Les moteurs d’IA générative utilisent des algorithmes sophistiqués pour analyser de vastes ensembles de données et fournir des réponses précises et complètes aux requêtes des utilisateurs. Grâce à l’intelligence artificielle et à l’apprentissage automatique, ces outils sont capables de comprendre et traiter le langage naturel, offrant ainsi des réponses personnalisées et contextualisées. Contrairement aux moteurs de recherche classiques, qui se contentent de proposer des liens vers des pages web, les IA génératives produisent des réponses nuancées sous forme de conversations.
• Collecte massive de données : Le moteur rassemble des données provenant de multiples sources afin de constituer une base de connaissances riche et diversifiée.
• Préparation des données : Les données recueillies sont nettoyées, formatées et normalisées pour une utilisation optimale. Cette étape permet d’éliminer les informations inutiles et d’assurer la cohérence des données avant leur traitement.
• Entraînement du modèle : Les modèles d’apprentissage automatique sont formés à partir des données prétraitées, leur permettant ainsi de reconnaître des schémas, de saisir le contexte et d’interpréter avec précision les requêtes en langage naturel.
• Inférence et ajustement : Une fois entraînés, les modèles sont affinés pour répondre à des besoins spécifiques, afin d’améliorer leur précision sur des types de questions ou des sujets particuliers.
• Génération de réponses : Grâce au modèle perfectionné, l’IA synthétise les informations contenues dans sa base de données pour formuler des réponses. Ces réponses sont structurées de manière à être compréhensibles, pertinentes et cohérentes, fournissant plus qu’une simple liste d’informations.
• Évaluation continue et optimisation : Les réponses produites sont analysées pour garantir leur pertinence et leur qualité. Les retours permettent de continuer à améliorer le modèle, garantissant une meilleure performance à l’avenir.
• Priorisation des réponses : L’IA classe les informations en fonction de critères tels que la pertinence, la qualité et le contexte, pour proposer les meilleures réponses possibles.
En comprenant ce mécanisme, les créateurs de contenu peuvent adapter leurs stratégies pour rendre leur contenu plus pertinent aux yeux des moteurs d’IA, assurant ainsi une meilleure visibilité dans les réponses fournies.
La multiplicité et la singularité des requêtes vous permet d’être visible dans différents contextes et sur une variété plus importante de requêtes que dans la recherche traditionnelle. La notion de longue traîne prend ici une nouvelle dimension.
Apparaître dans les sources des moteurs génératifs présente vos contenus comme validés par le moteur et renforce la confiance, et donc l’engagement, des utilisateurs.
Là aussi l’intégration de votre marque comme une source renforce votre crédibilité auprès d’un large public et assoit votre autorité de marque.
L’utilisation des moteurs génératifs se développe à grande vitesse et le GEO est nouveau et encore mal connu. C’est maintenant qu’il faut s’y engager pour acquérir et conserver un avantage concurrentiel, car dès que les fonctionnalité IA seront pleinement intégrées à Google le GEO sera devenu incontournable.
Comme on l’a vu c’est assez proche du SEO et les deux sont liés. Dans de nombreux cas les sources mises en avant par les moteurs génératifs sont les mêmes qui sont les mieux classées dans les moteurs de recherche traditionnels. Il faudra donc continuer à obtenir des backlinks, à peaufiner l’architecture technique, à optimiser les images etc, mais plusieurs points relatifs aux contenus méritent d’être optimisés spécifiquement pour le GEO :
• intégrez des données statistiques : les moteurs génératifs en raffolent car cela les aide à hiérarchiser l’information. C’est ici que je vous dit que ChatGPT a atteint en septembre 2024 les 11 millions d’utilisateurs mensuels payants (source Wikipédia) et que Perplexity connait un taux de croissance mensuel de 40% (source Foxglov-partner)
• Citez vos sources : la aussi les moteurs ont besoin de pouvoir vérifier la véracité des propos et ils s’appuient pour ce faire sur vos sources. Veillez donc à toujours les citer et réjouissez-vous de retrouver sur ce point le Web 1.0 qui partageait beaucoup d’informations et respectait les sources 😉
• Intégrez des citations : si vous ne le faisiez pas en SEO il est temps de s’y mettre ! C’est donc ici que je vais convoquer Sam Altman, fondateur de ChatGPT qui nous prévient que « L’IA générative en est encore à ses débuts, et nous n’avons fait qu’effleurer ses possibilités«
• Soyez à jour : alors oui, en SEO on pouvait rédiger un bon article et vivre avec (assez) longtemps. C’en est bien fini de cette tranquilité et il va falloir s’habituer à revenir régulièrement sur ses contenus pour les mettre à jour. Un travail pas très glamour mais indispensable !
• Soyez originaux : démarquez-vous notamment par l’utilisation d’un vocabulaire original et technique, essayez d’enrichir le contenu grâce à un vocabulaire spécifique au sujet, comme si je vous parlais ici de Generative disruption 😉
• Et enfin soyez deep : entrez dans la profondeur des sujets. Oubliez les articles de 400 mots rédigés à la volée. Soyez exhaustifs, soyez pointus, soyez le meilleur et vous serez riche !
Pour conclure, continuez de faire du SEO mais faites le mieux, et vous serez au top de la visibilité numérique de demain !